vendredi, avril 19

Les 200 prochaines années : Une nouvelle série EdChoice

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Presque n’importe quel article sur l’enseignement catholique aujourd’hui contiendra au moins un paragraphe décrivant la baisse du nombre d’écoles catholiques et du nombre d’élèves qui les fréquentent au cours des cinq dernières décennies. A ce stade, les facteurs sont bien connus : moins de prêtres et de personnel religieux travaillant dans les écoles, les catholiques s’enrichissent et s’installent dans les banlieues pour de meilleures écoles, moins de discrimination flagrante contre les catholiques dans le système scolaire public, yada yada yada.

Ce n’est pas vrai partout. Dans les États qui ont adopté des programmes de choix d’écoles privées, comme la Floride, les écoles catholiques connaissent une renaissance. De nouveaux réseaux d’écoles catholiques comme les ACE Academies de Notre-Dame profitent des programmes de choix des écoles privées. Il y a maintenant 15 ACE Academies dans trois États qui tirent parti des programmes de choix d’écoles pour offrir un enseignement catholique de haute qualité aux enfants qui en ont besoin.

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La vérité, c’est que si l’éducation catholique doit se poursuivre en Amérique, ce sera un combat. Les écoles publiques traditionnelles n’abandonneront pas volontairement leur part de marché. Les écoles à charte offriront une option plus facile, avec presque toujours plus d’argent et, dans de nombreux endroits, plus de soutien politique. La fermeture des écoles rendra la vie des pasteurs plus facile et les budgets des paroisses plus faciles à maintenir.

Mais abandonner aujourd’hui serait une honte, surtout à la lumière de ce que les catholiques et les écoles catholiques ont dû supporter au cours des deux derniers siècles de leur existence.

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Comme l’a décrit un article paru en 1997 dans le City Journal :

Parmi les “nativistes”, comme on appelait les anticatholiques très organisés, il y avait des fondamentalistes protestants qui considéraient l’Église catholique comme l’œuvre de Satan et de la superstition, des intellectuels qui considéraient le catholicisme incompatible avec la démocratie, des puristes culturels ethnocentriques qui pensaient que les États-Unis devaient être une terre pour les anglo-saxons et des citoyens pragmatiques qui ne trouvaientd’ailleurs qu’à prendre le temps de s’intégrer à tant de cultures différentes, ce qui n’est pas la peine de s’y intégrer. Les nativistes comptaient parmi eux de nombreux membres de l’élite américaine, dont John Jay, John Quincy Adams, John Calhoun, Stephen Douglas et P. T. Barnum, qui ont tous dénoncé publiquement l’Église catholique et la menace à la liberté que représenterait l’entrée des catholiques au pays. À Boston, une foule dirigée par le ministre congrégationaliste Lyman Beecher, le père de Harriet Beecher Stowe, a réduit en cendres un couvent ; les incendies d’églises étaient fréquents. Samuel Morse a entendu des rumeurs de conspirations catholiques contre la liberté sur son câble atlantique bien avant que de tels déchets ne circulent sur l’Internet. Il y avait partout des livres sur la concupiscence dans les couvents et le sexe dans les séminaires.

En 1844, à Philadelphie, des nativistes répandirent des rumeurs selon lesquelles l’archevêque essayait de retirer la Bible du roi Jacques des écoles publiques, et des manifestations anti-immigrés devinrent des émeutes anti-immigrés qui incendièrent deux églises catholiques au sol. Après ces émeutes, l’évêque de New York, “Dagger” John Hughes, a placé des gardes armés devant chaque église catholique et a dit à la ville que si une seule église catholique était brûlée, les catholiques feraient de New York “un second Moscou” (qui a été réduit en cendres par les russes avant Napoléon).

La maison de Hughes a été saccagée. Des partis politiques entiers sont apparus pour tenter d’étouffer le catholicisme. Le sénateur James G. Blaine a tenté de modifier la Constitution des États-Unis pour interdire toute aide aux écoles catholiques, une pratique qui avait été acceptée pendant des décennies avant que les sentiments nativistes n’y mettent fin.

Et qu’ont fait les catholiques pendant cette période ? Ils ont construit des écoles. Beaucoup d’entre eux. Ils se sont étendus dans des régions du pays qui offraient de nouvelles formes de sectarisme. Ils y ont aussi construit des écoles. L’économie a pris de l’expansion ; l’économie s’est repliée. Les catholiques ont continué à construire des écoles. Des vagues d’immigrants venus de nouveaux pays, avec de nouvelles langues, de nouvelles coutumes et de nouveaux défis, sont arrivées sur nos côtes. Les écoles catholiques les ont éduqués. Les quartiers ont changé. Les catholiques ont déménagé et les écoles catholiques sont restées à enseigner à des élèves non catholiques jusqu’à ce que le dernier centime d’argent soit retiré à qui l’école pouvait le demander.

Qu’est-ce que je veux dire ?

A chaque étape de l’histoire de l’éducation catholique en Amérique, la bataille a été rude. Il n’y a aucune raison de penser que ce sera différent aujourd’hui, ou demain ou dans dix ans. Le sectarisme manifeste du passé se trouve peut-être dans le rétroviseur, mais cela a engendré la complaisance et le désir d’une vie facile, ce qui pourrait finir par faire plus de mal aux écoles catholiques que ne l’a jamais fait le flambeau d’un fanatique.

Il n’y a pas de sortie facile.

Il y aura des batailles politiques, des luttes pour le soutien public des enfants qui veulent fréquenter les écoles catholiques et pour l’autonomie nécessaire au fonctionnement authentique des institutions catholiques dans une société sécularisée. Il y aura des luttes intestines entre catholiques plus “libéraux” et plus “conservateurs” sur ce qui devrait être enseigné dans les écoles. Il y aura toujours le chant de la sirène de “juste se convertir aux écoles à charte et tout cela sera terminé.” Mais l’éducation catholique a une fière tradition de ne pas fuir un combat. Il est temps qu’on se souvienne de cet esprit.

C’est dans cet esprit que des chercheurs et des responsables d’écoles de tout le pays se joindront à moi pour discuter des problèmes auxquels est confronté l’enseignement catholique en Amérique aujourd’hui dans cette nouvelle série de blogues que nous appelons “The Next 200 Years”. Que signifie préserver l’héritage de l’éducation catholique en Amérique ? Quels sont les problèmes auxquels sont confrontées les écoles catholiques aujourd’hui ? Quels sont les nouveaux modèles ou les nouvelles initiatives qui aident à renforcer l’éducation catholique ? Restez à l’écoute alors que nous discuterons de toutes ces questions, et plus encore !